Notre corps raconte notre histoire
Et oui, à tout âge de la vie, notre corps est un livre ouvert à qui sait le lire.
Notre organisme tout entier est au service de nos besoins, des plus vitaux et essentiels: respirer, manger, digérer, se mouvoir à d'autres plus sociaux mais non moins importants: parler, danser, regarder, dessiner...
Autrement dit, toutes les structures composant notre organisme ont une fonction. Et mieux, la structure et la fonction sont liées. Une structure endommagée entraine une fonction altérée.
Notre corps est extrêmement adaptable, dans sa structure et dans sa fonction: in-utéro, le foetus doit se loger dans un espace de plus en plus restreint jusqu'à l'accouchement durant lequel les os de son crâne se chevauchent et se déforment pour emprunter la filière génitale de sa maman. La structure se déforme, s'adapte. Puis, la respiration pulmonaire se met en marche pour assurer l'oxygénation des tissus, des organes, pour évacuer les toxines. L'enfant doit automatiquement gérer sa température maintenant qu'il est dehors: des capteurs informent le cerveau de l'état de température de toutes les zones du corps et permettent la gestion de la vascularisation: les fonctions se mettent en place les unes après les autres.
Et ainsi, en observant la manière dont fonctionne le corps d'une personne, on peut connaître son histoire. La façon dont la structure s'est adaptée délivre des informations sur ce qu'a vécu la personne et la façon dont elle s'y est adaptée.
Il y a de petites adaptations transitoires: quand on passe d'un lieu chaud à un lieu froid, ou inversement, notre respiration, notre rythme cardiaque s'adaptent.
Il y a de grandes adaptations parfois transitoires et parfois bien gravées en nous: le plus bel exemple est la manière dont chaque personne se redresse enfant pour se camper sur ses pieds, pour marcher et lutter contre la gravité. Personne n'est identique et chacun trouve sa position de confort, la position qui lui est la plus favorable. Tout le squelette va se modeler en fonction de ses choix, de ses préférences, de ses difficultés...
De façon similaire, les chutes, chocs, traumatismes, opérations chirurgicales marquent notre corps et l'obligent à s'adapter, à se transformer pour continuer à vivre, à assurer ses fonctions de la meilleure des façons. Idem pour la pratique sportive.
Plus ténue, plus profondes parfois sont les répercussions de notre mode de vie, de sommeil, d'alimentation... qui obligent là aussi notre corps à s'adapter en régulant ses cycles hormonaux, ses rythmes circadiens, sa façon de digérer... Idem pour les médicaments.
Et pour pouvoir s'adapter, le corps doit posséder la souplesse mais aussi la vitalité. Et si l'on zoome à l'extrême sur les tissus du corps humain, on s'approche de l'unité essentielle qui le compose: la cellule. Pour vivre et pour s'adapter à son environnement, à la demande de l'organisme dans son entier, la cellule doit être nourrie et débarrassée des catabolismes de son fonctionnement par la circulation sanguine et lymphatique. Elle doit pouvoir recevoir les signaux de communication depuis les cellules voisines avec qui elle fonctionne de concert et également depuis le grand coordinateur qu'est le cerveau: il lui faut une bonne communication hormonale et nerveuse.
Chaque thérapeute "lit" le corps de ses patients à sa façon: la médecine classique s'intéresse beaucoup aux symptômes, à leur ordre d'apparition et utilise également les examens complémentaires (IRM, Scanner, Radiologie, prise de sang...). La médecine traditionnelle chinoise utilise entre autres la prise des poûls, la coloration de la langue, le teint de l'oeil...
L'Ostéopathe observe la façon dont bouge son patient, par des gestes du quotidien puis investigue plus loin la façon dont la cage thoracique bouge lors de la respiration et plus loin encore palpe le glissement des organes, des muscles, des surfaces articulaires...
Le cas du nouveau-né est extraordinaire car l'on constate que leur histoire ne commence pas lors de la naissance: toute la période de gestation leur a permis de maturer leur système nerveux, leur corps, d'emmagasiner des expériences sensorielles multiples, d'avoir déjà une personnalité, un vécu, des positions de préférence... L'observation du nouveau-né selon l'échelle du pédiatre Américain Mr Brazelton est une façon très précise et riche de "lire" l'histoire du nouveau-né et d'apprendre très tôt à le satisfaire dans ses préférences et ses vulnérabilités.
L'Ostéopathe, après avoir "lu", pourra aider le patient à retrouver une meilleure adaptation en aidant toutes les structures qui le compose à recouvrir une meilleure mobilité, une meilleure souplesse. En améliorant la vascularisation, en s'assurant de la liberté le long des trajets nerveux, il contribuera à relancer, entretenir la vie cellulaire, et donc la vitalité du patient.